|
Joan Miró / L'escargot enjoué
|
Les fleurs de printemps
sont abîmées à la fenêtre
l’escargot regarde la lune
les enfants jouent à la bataille
le soleil grogne après le vent
c’est aujourd’hui
maintenant
5 décembre 2017
|
Alberto Giacometti / Trois personnages
|
Par trois
il y en a un en face
un autre au milieu
et l’autre derrière
ils vont marcher dans le bois
et ramasser des fleurs
pour le cimetière
je ne les connais pas
05 décembre 2017
|
Pablo Picasso / Vache sur fond noir
|
Lente lente lente
est la chanson des vaches
dans le pré
elle fait « Meuh ! »
05 décembre 2017
|
Joan Miró / The bird
|
Une image respire fort
pour ne pas tomber
et ne pas se faire mal
c’est un petit oiseau
qui vole au ciel
les oreilles rouges
5 décembre 2017
|
Frantz Marc / Horses at pasture
|
Ils n’en finissent plus
les chevaux
ils passent et repassent
sur la route des bois
ils sont noirs et pensent
à toutes les choses
aux secrets
05 décembre 2017
|
Joan Miró /Archipel sauvage
|
On flotte sur le bateau
la colère est triste
elle se ronge les ongles
Les mots font les questions
il ne faut pas trop répondre
il faut se taire
ne rien dire
chuuuut !
28 novembre 2017
|
Joan Miró / Le serpent traînant sur un champ
|
Le beau et le fort
je n’aime pas les serpents
j’aime les oiseaux
quand ils me disent :
« cuic cuic »
et se cachent dans les forêts
La vérité coule dans l’eau
et va plus haut dans le ciel
28 novembre 2017
|
René Magritte / Le château des Pyrénées
|
Je marche dans la montagne
je vais vers le château
pour visiter l’église
Je rends visite à mon pépé
et dans mon cœur
je lui dis : bon courage
28 novembre 2017
|
René Magritte / entre chien et loup
|
La lune est bleue
il fait nuit
le jour se couche
la lune lui dit :
« Bonne nuit »
28 novembre 2017
|
Henri Matisse / Fenêtre
|
Le jour me surprend
le soleil la lumière
j’ouvre ma fenêtre
et je laisse rentrer le soleil
il me dit : bonjour
je lui demande :
comment ça va ?
28 novembre 2017
|
René Magritte / région d'Arnheim
|
Gelée blanche du matin
tout est blanc
c’est joli comme la neige
Repartir au loin
pour se sauver
et ne pas se blesser
28 novembre 2017
|
Pierre Bonnard / Nu dans le bain
|
Un soir dans mon bain
je n’arrivais plus à respirer
je me suis noyé
et
je suis remonté tout seul
alors j’ai respiré
28 novembre 2017
|
Pablo Picasso / Oiseau blessé
|
Un jour il fait froid
les nuages se lavent la joue
les oiseaux se blessent
la patte
les derniers pas sont
pour les derniers baisers
les yeux se noient
dans la piscine
28 novembre 2017
|
Paul Klee / au cœur
|
Le cœur est trop petit
pour chanter
il ne peut pas
il a mal
c’est dur
docteur
21 novembre 2017
|
Joan Miró / dans la rivière basse
|
La rivière coule
la vérité n’est pas une blague
l’eau et les cailloux
ils disent le froid
le gel
l’air trompe les étoiles
21 novembre 2017
|
Joan Miró / Etoile bleue
|
Les cigales murmurent
elles poussent leurs oreilles
l’espace est ralenti
le ciel est sans nuages
dans l’eau le pied est frais
21 novembre 2017
|
Pablo Picasso / Cheval blessé
|
Le cheval tremble
à sa patte la blessure
la lampe allumée
dans la chambre
je vois le clair
la lumière
21 novembre 2017
|
P.Picasso / oiseau sur la branche
|
Il y a des oiseaux
ils volent sur la branche
le silence est grand
il se tait
le pansement en fleur
21 novembre 2017
de 102 à 167
poésie libre
de 77 à 90
sont des échos de plus en plus lointains à des textes de Michel Chalandon
de 53 à 76
sont des échos de loin en loin à des textes de Michel Chalandon
textes de 34 à 52
sont des échos à des textes de Michel Chalandon, Jacques Chanaz et Juan Ramon Jimenez
textes de 11 à 33
sont des échos à des textes de Michel Chalandon, Pierre Etienne, Gérard de Nerval, John Berger et Jean Cocteau
textes de 1 à 10
sont des échos à des textes de Michel Chalandon
Dans le visage un œil…
" Dans le visage un œil qui n'existe plus, comme bu par un buvard. Il en reste le pli. Œil qui a renoncé à être, ne trouvant au-dehors rien à sa convenance.
L'autre, fermé par une large et pesante paupière semble bien déterminé à ne pas se relever.
Un être a baissé ses volets.
Douloureuse, la bouche amère exprime assez que ce n'est pas pour rêver à des fleurs ou à des charmes que l'œil a été refermé si décisivement, ni pour contempler d'intéressantes constructions du subconscient, mais pour seulement rester cantonné en sa misère, à l'abri dans sa misère, où il y a annulation de tout, mélancolie exceptée.
A distance, formant une rougeoyante, menaçante inégale ligne d'horizon, un incendie, les minces lèvres d'un grand incendie. Brasier impossible à maîtriser. On ne va pas pouvoir le contenir davantage.
Lointain encore, encerclant déjà, que lui seul voit ".
Henri Michaux / Chemin cherchés Chemins perdus Transgressions