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Joan Miró / Paysage
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Si je te dis Bonheur
tu me dis bonne humeur
Si je te dis joyeux
tu me dis on rigole
Si je te dis ciel
tu me dis bleu
Si je te dis mer
tu me dis eau
Si je te dis nuage
tu me dis blanc
Si je te dis colère
tu me dis triste
Si je te dis malade
tu me dis mal au ventre
Si je te dis oreille
tu me dis mal à l’oreille
Si je te dis œil
tu me dis mal
Si je te dis langue
tu me dis tirer la langue
Si je te dis fleurs
tu me dis pétales
Si je te dis terre
tu me dis mer
Si je te dis poussière
tu me dis chiffon
Si je te dis gravier
tu me dis caillou
Si je te dis lit
tu me dis dormir
Si je te dis rêver
tu me dis cauchemar
Si je te dis vilain
tu me dis visage
Si je te dis nez
tu me dis trompette
Si je te dis musique
tu me dis saxophone
Si je te dis bouche
tu me dis rouge à lèvres
Si je te dis maquillage
tu me dis vernis
Si je te dis fille
tu me dis garçon
Si je te dis papa
tu me dis maman
Si je te dis enfant
tu me dis garçon
Si je te dis petit
tu me dis grand
Si je te dis écriture
tu me dis livre
Si je te dis poème
tu me dis dessin
Si je te dis ciel
tu me dis blanc
Si je te dis lait
tu me dis rêve
Si je te dis dormir
tu me dis coucher
Si je te dis foin
tu me dis paille
Si je te dis poule
tu me dis lapin
Si je te dis fourrure
tu me dis ferraille
Si je te dis fer
tu me dis fer à repasser
Si je te dis linge
tu me dis propre
Si je te dis odeur
tu me dis feu
Si je te dis chaud
tu me dis froid
Si je te dis neige
tu me dis verglas
Si je te dis glissade
tu me dis badaboum
Si je te dis tomber
tu me dis aïe
Si je te dis bosse
tu me dis genou
Si je te dis bicyclette
tu me dis trottinette
Si je te dis jouer
tu me dis gagner
Si je te dis champion
tu me dis course
Si je te dis sport
tu me dis foot
Si je te dis ballon
tu me dis basket
Si je te dis chaussures
tu me dis souliers
Si je te dis marcher
tu me dis courir
Si je te dis souffler
tu me dis respirer
Si je te dis air
tu me dis poumon
Si je te dis cœur
tu me dis tape
10 novembre 2015
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Joan Miró / Le Carnaval d'Arlequin
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Du feu pour allumer la cheminée
une clé pour ouvrir la porte d’entrée à maman
on dirait un grenier
il y a une échelle
un porte manteaux
une fenêtre
on y voit une couleur bleue
c’est la nuit
il y a une vitre et une étoile
des trous dans le mur
et du bois
un dé pour jouer
un cerf-volant
pour s’envoler dehors
et courir partout
une cloche
pour sonner le réveil
c’est le jour
et c’est l’heure de se réveiller
8 décembre 2015
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Joan Miró / Petite fille devant la mer
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J’ai envie de peindre
et d’écrire
J’ai envie de poèmes
J’ai envie de l’été
de l’automne et l’hiver
J’ai envie du printemps
de feuilles vertes et jaunes
de grosses feuilles
et de petites feuilles tendres
J’ai envie de sable
de chaleur
et de mer
J’ai envie de nager
J’ai envie d’eau sur le dos
sur l’épaule
sur la jambe
et tout le corps entier
J’ai envie de laver mon visage
d’une main sur le front
d’un peu d’eau sur la langue
J’ai envie de danser
avec Pascale
mon amie
J’ai envie de rire
d’être heureux
de faire des choses qui me rendent joyeux
J’ai envie de douceur
et de tranquillité
de rester dans ma chambre
pour regarder la télé
J’ai envie de me faire plaisir
de faire mon lit avec des draps qui sentent bon la rose
J’ai envie de roses
sur ma taie d’oreiller
la rose s’est ma fleur préférée
J’ai envie de draps qui ne soient pas durs
J’ai envie de dormir bien dans mon lit
10 novembre 2015
de 77 à 90
sont des échos de plus en plus lointains à des textes de Michel Chalandon
de 53 à 76
sont des échos de loin en loin à des textes de Michel Chalandon
textes de 34 à 52
sont des échos à des textes de Michel Chalandon, Jacques Chanaz et Juan Ramon Jimenez
textes de 11 à 33
sont des échos à des textes de Michel Chalandon, Pierre Etienne, Gérard de Nerval, John Berger et Jean Cocteau
textes de 1 à 10
sont des échos à des textes de Michel Chalandon
Dans le visage un œil…
" Dans le visage un œil qui n'existe plus, comme bu par un buvard. Il en reste le pli. Œil qui a renoncé à être, ne trouvant au-dehors rien à sa convenance.
L'autre, fermé par une large et pesante paupière semble bien déterminé à ne pas se relever.
Un être a baissé ses volets.
Douloureuse, la bouche amère exprime assez que ce n'est pas pour rêver à des fleurs ou à des charmes que l'œil a été refermé si décisivement, ni pour contempler d'intéressantes constructions du subconscient, mais pour seulement rester cantonné en sa misère, à l'abri dans sa misère, où il y a annulation de tout, mélancolie exceptée.
A distance, formant une rougeoyante, menaçante inégale ligne d'horizon, un incendie, les minces lèvres d'un grand incendie. Brasier impossible à maîtriser. On ne va pas pouvoir le contenir davantage.
Lointain encore, encerclant déjà, que lui seul voit ".
Henri Michaux / Chemin cherchés Chemins perdus Transgressions