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Joan Miró / Le chant des oiseaux en automne
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Les feuilles tombent
La feuille pousse
la feuille tombe et s’envole
il y a beaucoup de vent
les rides au menton
il rit du temps de l’espace
tout passe vite et file dehors
dormir dans le lit de feuilles
les yeux s’envolent
dans la poche les sous tintent
je soupire et je tremble
le froid la pluie le vent
le fil tendu à la main
la peur du loup
et des fantômes
les rires des enfants
toujours plus vieille
est la jeunesse
les autres sont perdus
tout le monde s’est envolé
disparu
13 octobre 2015
de 102 à 167
poésie libre
de 77 à 90
sont des échos de plus en plus lointains à des textes de Michel Chalandon
de 53 à 76
sont des échos de loin en loin à des textes de Michel Chalandon
textes de 34 à 52
sont des échos à des textes de Michel Chalandon, Jacques Chanaz et Juan Ramon Jimenez
textes de 11 à 33
sont des échos à des textes de Michel Chalandon, Pierre Etienne, Gérard de Nerval, John Berger et Jean Cocteau
textes de 1 à 10
sont des échos à des textes de Michel Chalandon
Dans le visage un œil…
" Dans le visage un œil qui n'existe plus, comme bu par un buvard. Il en reste le pli. Œil qui a renoncé à être, ne trouvant au-dehors rien à sa convenance.
L'autre, fermé par une large et pesante paupière semble bien déterminé à ne pas se relever.
Un être a baissé ses volets.
Douloureuse, la bouche amère exprime assez que ce n'est pas pour rêver à des fleurs ou à des charmes que l'œil a été refermé si décisivement, ni pour contempler d'intéressantes constructions du subconscient, mais pour seulement rester cantonné en sa misère, à l'abri dans sa misère, où il y a annulation de tout, mélancolie exceptée.
A distance, formant une rougeoyante, menaçante inégale ligne d'horizon, un incendie, les minces lèvres d'un grand incendie. Brasier impossible à maîtriser. On ne va pas pouvoir le contenir davantage.
Lointain encore, encerclant déjà, que lui seul voit ".
Henri Michaux / Chemin cherchés Chemins perdus Transgressions
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