8
Une fleur regarde
la nuit qui tourne
Il faut mettre la table
dans la joie, dans la peur
Il se noie et s’en va
Dans les montagnes
il y a des branches qui meurent
elles sont loin dans le noir
Il souffre et il pleure
il est tard il a peur
et il touche les cailloux
La vérité triche et joue
Une araignée un poignard
Il fait chaud et ils sont jaloux
Ils ont faim la mémoire s’évade
1er juin 2011
de 102 à 167
poésie libre
de 77 à 90
sont des échos de plus en plus lointains à des textes de Michel Chalandon
de 53 à 76
sont des échos de loin en loin à des textes de Michel Chalandon
textes de 34 à 52
sont des échos à des textes de Michel Chalandon, Jacques Chanaz et Juan Ramon Jimenez
textes de 11 à 33
sont des échos à des textes de Michel Chalandon, Pierre Etienne, Gérard de Nerval, John Berger et Jean Cocteau
textes de 1 à 10
sont des échos à des textes de Michel Chalandon
Dans le visage un œil…
" Dans le visage un œil qui n'existe plus, comme bu par un buvard. Il en reste le pli. Œil qui a renoncé à être, ne trouvant au-dehors rien à sa convenance.
L'autre, fermé par une large et pesante paupière semble bien déterminé à ne pas se relever.
Un être a baissé ses volets.
Douloureuse, la bouche amère exprime assez que ce n'est pas pour rêver à des fleurs ou à des charmes que l'œil a été refermé si décisivement, ni pour contempler d'intéressantes constructions du subconscient, mais pour seulement rester cantonné en sa misère, à l'abri dans sa misère, où il y a annulation de tout, mélancolie exceptée.
A distance, formant une rougeoyante, menaçante inégale ligne d'horizon, un incendie, les minces lèvres d'un grand incendie. Brasier impossible à maîtriser. On ne va pas pouvoir le contenir davantage.
Lointain encore, encerclant déjà, que lui seul voit ".
Henri Michaux / Chemin cherchés Chemins perdus Transgressions
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire